Photo: Rosy/Bad Homburg/Germany/Pixabay
Il faudra s’y habituer : les vagues de chaleur extrême seront plus fréquentes, longues et intenses. Une conséquence bien tangible du réchauffement climatique, qui menace directement la santé de la population.
Avez-vous eu chaud ces dernières semaines? Les journées où le mercure grimpe au-dessus de 30 °C risquent de devenir la norme en été, ici comme ailleurs, sous l’effet du réchauffement climatique.
En 2023 et en 2024, pas moins de 13 vagues de chaleur extrême ont été rapportées au Québec, selon un rapport publié en mai 2025 par l’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ).
C’est l’Outaouais qui a été le plus touché, avec quatre épisodes. « Mais ce n’est pas dans cette région que l’on mesure les impacts les plus importants sur la santé de la population, précise Félix Lamothe, conseiller scientifique à l’INSPQ. C’est plutôt Montréal qui enregistre les effets les plus marqués. Une des explications possibles est la présence d’îlots de chaleur urbains, qui amplifient les températures, surtout durant la nuit. Et c’est probablement ce surplus de chaleur nocturne qui aggrave les conséquences sur la santé. »
Qu’est-ce qu’une vague de chaleur?
Une vague de chaleur survient quand il fait beaucoup plus chaud que la normale pendant trois jours de suite ou plus.
Les seuils qui déterminent une vague de chaleur varient d’une région à l’autre. Par exemple, on parle de chaleur extrême à partir de 31 °C au Bas-Saint-Laurent et en Outaouais alors qu’il faut atteindre 33 °C à Montréal et en Montérégie.
Une menace pour la santé
La santé publique est à l’affût des vagues de chaleur, car celles-ci ne sont pas qu’inconfortables : elles ont des conséquences directes sur la santé de la population et peuvent être mortelles. Selon une étude de l’Institut national de la recherche scientifique évaluant les coûts des canicules, 36 000 visites à l’urgence chaque année sont imputables à la chaleur.
« Il existe un lien clair entre la température et la mortalité, rapporte Félix Lamothe. Lors des vagues de chaleur survenues en 2024, on a observé une hausse du taux de mortalité dans la majorité des régions, avec des effets plus marqués dans certaines d’entre elles. »
L’INSPQ a comptabilisé les décès survenus pendant les vagues de chaleur extrême, mais aussi ceux associés aux journées particulièrement chaudes (hors des vagues de chaleur). « En moyenne, environ 623 décès par an seraient attribuables à la chaleur au Québec. Pour l’été 2024, ce chiffre grimpe à 841 », indique Félix Lamothe.
Ces décès surviennent souvent chez des personnes vulnérables ayant déjà des problèmes de santé. « On ne connaît pas toujours la cause précise du décès, mais on sait que la chaleur peut exacerber plusieurs problèmes de santé », précise le conseiller de l’INSPQ.