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16 juillet 2025
Temps de lecture : 3 minutes

Coup de chaleur : quels sont les symptômes à surveiller?

Photo: HUUM/Unsplash

La chaleur accable tout le monde, mais certaines personnes y sont particulièrement vulnérables.

Le corps maintient une température interne d’environ 37 °C. S’il fait trop chaud, il évacue la chaleur principalement par la transpiration. Le risque de souffrir d’un coup de chaleur varie d’une personne à l’autre. Cependant, comme le souligne Stéphane Perron, médecin spécialiste en santé publique à l’INSPQ, les personnes âgées sont le groupe le plus à risque de souffrir de la chaleur, car leur corps a plus de difficultés à s’adapter et à réguler la température. Idem pour les bébés, qui se déshydratent rapidement. Un coup de chaleur est une urgence médicale.

Symptômes du coup de chaleur :

  • maux de tête;
  • crampes musculaires;
  • enflure des mains, des pieds et des chevilles;
  • apparition de petits boutons rouges sur la peau, appelés « boutons de chaleur »;
  • fatigue inhabituelle ou épuisement;
  • malaise généralisé;
  • signes de déshydratation :
    o forte soif,
    o diminution du besoin d’uriner,
    o urine foncée,
    o peau sèche,
    o pouls et respiration rapides;
  • nausées ou vomissements.

Selon une étude parue dans le Journal de l’association médicale canadienne, « chez les personnes âgées pourtant en bonne santé, la capacité à percevoir la chaleur, à adopter des comportements d’adaptation (comme boire suffisamment), ainsi qu’à déclencher des réponses physiologiques adéquates (notamment la transpiration et la redistribution du flux sanguin) peut être altérée lors d’une exposition à la chaleur. »

Les personnes âgées présentent aussi plus fréquemment des comorbidités comme l’obésité, le diabète ou des maladies cardiovasculaires et respiratoires, qui diminuent la capacité du corps à réguler sa température. Certains médicaments peuvent en outre altérer la capacité du corps à contrôler sa température ou sa transpiration. Notons que, de façon paradoxale, l’absence de sueur peut aussi être le signe d’un coup de chaleur.

Quoi faire? Offrir de l’eau, favoriser un refroidissement rapide (serviette froide ou bain froid) pour baisser la température corporelle. Cependant, selon le médecin Stéphane Perron, il vaut mieux consulter un service d’urgence rapidement.

Mieux aménager les villes

D’ici 2050, 68% de la population mondiale vivra en milieu urbain selon les Nations unies. Pour contrer les îlots de chaleur urbains, les villes doivent disposer de plus d’espaces verts et planter davantage d’arbres le long des artères et des stationnements, verdir les toits ou encore peindre le plus de surfaces en blanc.

L’architecture joue aussi un rôle. La hauteur d’un édifice et les matériaux utilisés, la largeur des rues, l’agencement des bâtiments, etc. influencent la température aux alentours. Autant de facteurs qui devraient être pris en compte dans la planification d’un nouveau quartier.

 

À lire aussi : Comment protéger les villes des vagues de chaleur?

 

Et les enfants?

Contrairement à une idée répandue, les enfants ne sont pas plus sensibles à la chaleur que d’autres groupes de la population. Une revue de littérature publiée dans International Journal of Biometeorology conclut qu’ils ne sont pas un groupe à risque au même titre que les personnes âgées.

« Enfant ou adulte, nous sommes plutôt bien adaptés à la chaleur. Ce qui distingue les humains de la plupart des autres mammifères, c’est en grande partie notre tolérance à la chaleur, fait remarquer le médecin Stéphane Perron. Cette tolérance s’explique notamment par notre capacité à transpirer. »

Il souligne qu’il y a une dizaine d’années, l’Association américaine de pédiatrie a publié un rapport qui a remis les pendules à l’heure. « On n’observe pas d’excès de mortalité directement lié à la chaleur chez les enfants. Leur physiologie est plus adaptée qu’on ne le pensait. »

Même s’ils transpirent moins, leur sudation est plus efficace. « Les données physiologiques et épidémiologiques ne montrent pas qu’ils sont moins résistants. On confond souvent le besoin de bien les surveiller avec une fragilité physique, ce qui entretient un mythe tenace… un peu comme Popeye et les épinards ! » illustre le médecin.

Ceci dit, les enfants ne sont pas à l’abri des effets de la chaleur extrême. Leur système de thermorégulation, encore en développement, les rend plus sensibles à la déshydratation et ils dépendent des adultes pour les protéger.

Et les autres espèces?

Les humains ne sont pas les seuls à souffrir de la chaleur, qui perturbe aussi la faune et la flore. En 2016, une vague de chaleur surnommée « The Blob » a décimé plus de 4 millions de guillemots de Troïl, des oiseaux de mer, dans le sud de l’Alaska. L’eau était alors 2 °C plus chaude que la normale. Encore aujourd’hui, les scientifiques estiment que la population de guillemots de Troïl ne s’est pas remise de cet épisode.

Les plantes, quant à elles, ne peuvent fuir pour se rafraîchir. Mais elles ne sont pas sans ressources et elles ont développé de nombreux mécanismes d’adaptation. Par exemple, Arabidopsis thaliana, un modèle végétal utilisé en recherche, garde ses feuilles près du sol par temps frais. Quand la température monte, elle redresse ses feuilles pour disperser la chaleur.

Le monde a chaud

Les températures extrêmes sont passées d’anomalies climatiques à la normalité du monde moderne. Selon la NASA, 2024 a été l’année la plus chaude depuis le début des relevés de températures en 1880. Et 2025 s’annonce tout aussi chaude. D’après un rapport du Climate Central, près de la moitié de la population mondiale a connu au moins 30 jours de chaleur extrême entre mai 2024 et mai 2025.

La chaleur extrême fait vieillir les cellules

Si l’on comprend l’effet des vagues de chaleur sur le corps à court terme, on en sait moins sur ce qui se passe au niveau cellulaire. L’exposition prolongée à la chaleur extrême serait associée au vieillissement de l’ADN, selon une étude publiée dans Science Advances en février dernier. Les scientifiques de l’USC Leonard Davis School of Gerontology ont suivi l’évolution de l’âge biologique chez 3 686 personnes de plus de 56 ans vivant aux États-Unis et ont fait la corrélation avec le nombre de jours de chaleur enregistrés entre 2010 et 2016. Ils ont constaté que l’âge biologique, mesuré par des marqueurs épigénétiques sur l’ADN, tend à augmenter chez les participants et participantes qui vivent dans les quartiers où l’on compte le plus grand nombre de jours de chaleur extrême. Les scientifiques comparent même les effets du vieillissement causés par la chaleur extrême aux dommages provoqués par le tabagisme sur l’organisme.

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