Illustration : Sébastien Thibault
Et si ChatGPT vous connaissait mieux que personne ?
Comme bien des gens dans la vingtaine, Marie* utilise ChatGPT quotidiennement. Pas comme thérapeute ni confident, mais comme assistant à tout faire : monter un budget, gérer son emploi du temps, choisir un restaurant… Sur les réseaux sociaux, elle a vu qu’il était possible de demander à l’intelligence artificielle (IA) de lui fournir une analyse psychologique basée sur ces échanges courants. Elle a voulu tester à quel point ChatGPT avait appris à la connaître en lui soumettant un prompt , soit une requête, trouvé en ligne. Le résultat est bluffant : l’évaluation ressemblait énormément à celle qu’elle avait reçue d’une vraie psychologue quelques années auparavant. L’IA avait correctement estimé son quotient intellectuel et même donné des scores presque exacts des différentes composantes, comme la compréhension verbale ou la mémoire de travail.
Intéressée par la personnalisation des algorithmes, Sandra Matz, professeure à l’École de commerce de l’Université Columbia, à New York, n’est pas surprise par ce genre d’anecdotes. Aucune étude n’a encore examiné à quel point les agents conversationnels sur le marché emmagasinent des informations sur les personnes qui les utilisent. Mais, lors d’une expérience effectuée dans son laboratoire, la chercheuse a demandé à ChatGPT de décrire la personnalité de cobayes humains avec qui l’IA avait échangé une quinzaine de messages.
