Loin des nuages et de la pollution lumineuse, La Palma offre des conditions d’observation idéales. Ici, la coupole du LST-1. Photo : Iván Jiménez/Institut d’astrophysique des Canaries
Dans l’archipel des Canaries, l’île de la Palma accueillera sous peu le plus grand observatoire sensible aux rayons gamma au monde.
Après une longue ascension en voiture à travers un paysage de forêts luxuriantes et de ravins profonds, l’Observatoire du Roque de los Muchados émerge au-dessus d’une mer de nuages. Perché à 2428 m d’altitude sur l’île de La Palma, aux Canaries, il compte une vingtaine de grands instruments consacrés à l’astronomie optique, à la physique solaire, à l’astrophysique des hautes énergies et à l’étude des exoplanètes, comme nous l’indique notre guide, Pablo Manuel Sánchez Alarcón, étudiant au doctorat à l’Université de La Laguna et collaborateur à l’Institut d’astrophysique des Canaries.
Deux coupoles se détachent du lot, leur structure dépouillée n’ayant pas de dôme protecteur. Ces télescopes, nommés LST-1 et LST-4, sont les premiers maillons d’un grand réseau en construction : l’Observatoire du réseau de télescopes Tcherenkov (ou CTAO, pour Cherenkov Telescope Array Observatory). Imaginé il y a 20 ans, ce réseau comprendra un total de 64 coupoles, réparties entre les Canaries et le désert d’Atacama, au nord du Chili, pour la première phase, prévue autour de 2028.
Le but de cette collaboration internationale, qui fédère 150 institutions de 25 pays , est ambitieux : observer, depuis le sol, les rayons gamma avec une sensibilité supérieure à celle des télescopes spatiaux.