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Ils envahissent les océans, les sols, l’air… et s’infiltrent jusque dans notre organisme. Les microplastiques sont partout. Cette exposition se révèle toujours plus étendue qu’on ne le pensait. Pose-t-elle des risques pour notre santé ?
En fouillant dans une vieille boîte, je suis tombée sur un vestige du passé : une lampe de poche à l’effigie de l’émission de télévision jeunesse Le Club des 100 watts , datant du début des années 1990. Elle paraissait presque neuve. Rien d’étonnant, car le plastique a longtemps été loué pour sa durabilité. Pourtant, on sait depuis une vingtaine d’années que tous les plastiques se dégradent plus ou moins vite, y compris les plus résistants.
Fabriqués presque entièrement à partir d’hydrocarbures issus du pétrole , les plastiques se fragmentent en microplastiques, des particules de moins de cinq millimètres, sous l’effet des rayons ultraviolets, du frottement ou de l’action de certains micro-organismes . Les microplastiques se dégradent à leur tour en nanoplastiques. Ces derniers, invisibles à l’œil nu et difficiles à détecter, mesurent moins d’un micromètre, soit un millième de millimètre.
Si ma lampe de poche semble avoir traversé près de trente ans sans pâlir, à l’abri dans sa boîte, c’est loin d’être le cas des plus de 8 milliards de tonnes de plastique fabriquées au total depuis 1950, et dont les trois quarts sont aujourd’hui des déchets.