Les transactions automatisées bousculent les ordres en Bourse, au point de créer des krachs financiers en un éclair.
Le Dow Jones dégringole de plus de 9 % en à peine 20 minutes. Ce 6 mai 2010, entre 14 h 26 et 14 h 48, Wall Street panique devant cette chute aussi soudaine que vertigineuse. En cause, des milliers d’ordres de vente lancés frénétiquement par des algorithmes. Quelques dizaines de minutes plus tard, presque plus rien n’y paraissait.
L’événement est devenu le premier à être surnommé un « krach éclair », ou flash crash en anglais, une chute aussi rapide que son rétablissement. Il a mis en lumière une toute nouvelle réalité : une masse importante de transactions sont désormais réalisées par des robots, dont les temps de réaction sont fulgurants, comparativement au plus expérimenté des courtiers.
Les systèmes automatisés sont utilisés par des firmes de transactions à haute fréquence qui opéraient jusqu’alors dans l’ombre. Elles développent des technologies de plus en plus puissantes, installent leurs serveurs tout juste à côté des plateformes de négociation et peaufinent toujours leurs algorithmes pour gagner des microsecondes afin de prendre de court le marché. Leurs robots achètent et vendent en un clin d’œil des titres volatils, avec, à la clé, des profits qui s’accumulent selon le rythme des transactions.
Les systèmes automatisés sont particulièrement actifs à l’ouverture des marchés.