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Notre relation avec les maladies infectieuses ne date pas d’hier.
Au fil des millénaires, le développement de l’agriculture et la domestication des animaux ont ouvert la porte à la transmission de pathogènes . Phénomène que le géographe et biologiste Jared Diamond illustrait avec acuité dans son livre phare De l’inégalité parmi les sociétés : essai sur l’homme et l’environnement dans l’histoire , tissant des liens entre l’écologie, l’épidémiologie et la biologie. D’ailleurs, plus de 60 % des quelque 300 maladies infectieuses émergentes ayant été répertoriées depuis 1940 sont d’origine animale (c’est le cas des virus Nipah, Ebola et fort probablement de celui de la COVID-19).
Mais la pandémie actuelle de COVID-19 jette une lumière crue sur nos failles. Notre propension à occuper et transformer certains écosystèmes alimente les risques de transmission de maladies infectieuses (à partir d’animaux sauvages comme les chauves-souris vers des animaux domestiqués, tels les cochons et les poules, puis vers les humains). La déforestation, l’intensification de l’élevage et l’augmentation de la chasse et du commerce d’animaux sauvages se trouvent ainsi au banc des accusés .
Or, plusieurs bassins de pathogènes encore peu ou pas connus pourraient se situer précisément dans les derniers remparts naturels . Voilà pourquoi l’équilibre délicat entre la protection et l’exploitation des écosystèmes les plus diversifiés joue un rôle considérable sur l’échiquier épidémique global .