Illustration: Martin Patenaude-Monette
Et si la police prenait vraiment le temps d’écouter les gens ? Pour comprendre si une communication « authentique » contribue au sentiment de justice dans la population, Véronique Chadillon-Farinacci propose que des études soient menées en collaboration avec les forces de l’ordre.
Imaginez que vous appeliez le 9-1-1 pour signaler le vol de votre ordinateur portable dans votre voiture. Après un certain temps, l’agent Robert arrive, il vous pose quelques questions (« Les portes étaient-elles verrouillées ? »), mais il ne prend pas de notes. Il vous remet un rapport à remplir, puis il quitte rapidement les lieux.
Avez-vous vraiment été écouté ?
Il est pourtant crucial que le corps policier montre qu’il se soucie de ce qui nous arrive. Et ce n’est pas moi qui le dis ! Il y a plus de quarante ans, des chercheurs et chercheuses en psychologie sociale ont découvert que la façon dont les autorités gèrent une situation est aussi importante pour le public que les résultats de cette prise en charge. Ce principe est appelé la justice procédurale. En agissant équitablement sur le plan des procédures, les autorités conservent une bonne image auprès des personnes impliquées, et ce, quoi qu’elles décident en fin de compte.
Affirmer que les recherches en criminologie sur la justice procédurale sont abondantes serait un euphémisme. Elles sont innombrables.