Illustration de Dominic Bugatto. Photo: avec la permission de Samantha Lawler
Les mégaconstellations de satellites sont une menace pour l’astronomie, mais aussi pour la sécurité sur Terre et la contemplation des ciels étoilés. Il est temps de s’en inquiéter, selon l’astronome canadienne Samantha Lawler.
Fournir un service Internet rapide par satellite à toute la planète, même dans les zones reculées. Voici l’ambition du programme Starlink de la société américaine SpaceX, lancé en 2019, disponible aujourd’hui dans plus de 100 pays.
Chaque semaine ou presque, l’entreprise d’Elon Musk expédie des lots de 60 satellites dans le ciel. « En cinq ans, le nombre de gros satellites en orbite terrestre très basse a été multiplié par 127 […], sous l’impulsion de SpaceX », avertissait il y a quelques mois un collectif d’une centaine d’astronomes américains, dans une lettre au gouvernement fédéral. En plus de nuire aux observations de l’Univers, ces engins finissent leur vie en brûlant dans l’atmosphère – sans que l’on connaisse les risques environnementaux associés. Et ce n’est que le début.
Si SpaceX est le chef de file de ces « mégaconstellations », d’autres initiatives – chinoises , notamment – viendront gonfler les effectifs dès cette année. D’ici 2030, on pourrait ainsi compter au-dessus de nos têtes 100 000 satellites, dont 42 000 pour Starlink seulement. Une flotte impressionnante qui soulève bien des questions, dans un contexte où les réglementations sont quasi inexistantes.