On demande souvent aux astronautes de la Station spatiale internationale ce qu’ils mangent ou comment ils font pour dormir. La bonne question serait plutôt : qu’est-ce que ça sent?
Le résultat était si improbable que c’en était déconcertant. « Mais comment veux-tu que je justifie la présence de cailles dans l’espace ? » a demandé le biologiste Nicholas Brereton à son collègue Emmanuel Gonzalez, spécialiste en métagénomique. Ensemble, ils s’intéressent aux communautés microbiennes, dont celles qui grouillent dans la Station spatiale internationale (SSI). Et ce qu’ils ont trouvé à l’automne 2018 laissait croire que de petits volatiles au plumage brun avaient déjà élu domicile dans la Station, qui orbite autour de la Terre.

Emmanuel Gonzalez, spécialiste en métagénomique de l’Université McGill. Image: Aleksandra Nowicka/Bovihome
Tout a commencé par une nouvelle technique appelée ANCHOR, mise au point par Emmanuel Gonzalez, rattaché à l’Université McGill, et des chercheurs de l’Institut de recherche en biologie végétale de l’Université de Montréal, dont Nicholas Brereton. La méthode offre une précision inégalée pour analyser d’énormes quantités de données génomiques dans le but d’identifier les espèces de microorganismes présents dans un échantillon.