Le détecteur ICARUS, en arrière-plan, a été installé au Fermilab. Photo: Fermilab
La mise en service d’immenses détecteurs au Fermilab, aux États-Unis, pourrait prochainement faire la lumière sur des particules aussi bizarres que prometteuses: les neutrinos.
C’est un destin inhabituel pour un détecteur de particules : après avoir fonctionné en Italie de 2010 à 2014, ICARUS, un monstre de 18 m de long, a déménagé au CERN, en Suisse, pour y être modernisé; puis il a traversé l’Atlantique à l’été 2017 pour prendre ses quartiers au Fermilab , à côté de Chicago. Dès janvier 2019, il enregistrera des données provenant d’un faisceau de neutrinos dans le but de repousser les frontières de la physique. Rien de moins !
Si les physiciens arrivent à les générer grâce à des accélérateurs de particules, dans la « nature », les neutrinos sont produits essentiellement lors de réactions nucléaires, dans les centrales sur terre, mais surtout au cœur des étoiles, comme notre Soleil. Le problème, c’est que ces particules sont incroyablement discrètes. Chaque seconde, des centaines de milliards d’entre elles nous traversent à une vitesse proche de celle de la lumière, pratiquement sans interagir avec la matière. Bien que furtifs, certains de ces fantômes peuvent être interceptés par d’immenses détecteurs, construits sous terre à l’abri des rayons cosmiques.

Transport d’ICARUS – Photo: CERN
Avec l’arrivée du géant ICARUS dans ses installations souterraines, le Fermilab intensifie sa traque entamée depuis plusieurs années.