À l’occasion de son 150e anniversaire, Polytechnique Montréal vous invite à découvrir ses huit pôles d’excellence, dont celui qui concerne l’environnement, l’économie et la société. Découvrez les autres textes de la série.
Faire face aux défis environnementaux que nous connaissons nécessite d’importantes transformations technologiques, mais surtout sociales. Des chercheuses et chercheurs de Polytechnique Montréal travaillent donc activement à trouver des solutions concrètes pour réduire notre empreinte environnementale.
« Ma mission est de sensibiliser les ingénieurs à l’importance de prendre en compte les aspects humains et environnementaux dans les décisions organisationnelles, » explique Virginie Francoeur, professeure au Département de mathématiques et de génie industriel.
La chercheuse s’intéresse principalement aux comportements écoresponsables en milieu de travail. « Les entreprises sont les principales sources de pollution, mais la majorité des études sur l’impact environnemental du comportement humain ont été faites dans le milieu résidentiel. Or, on passe le plus clair de notre vie au travail, 100 000 heures environ. C’est donc important d’approfondir les connaissances sur les façons de faire dans ce milieu, car les comportements ne sont pas les mêmes qu’à la maison. »
Des travaux nécessaires, puisque, présentement, la vaste majorité des entreprises évaluent les émissions de gaz à effet de serre liées à leurs activités, mais pas celles occasionnées par leur personnel. Développer des stratégies pour changer les mauvaises habitudes des travailleurs et travailleuses, qui sont à 95 % volontaires, est une tâche qui se trouve à la jonction entre la gestion du changement et la psychologie organisationnelle.
« C’est une boîte noire, et je travaille à l’ouvrir. Les entreprises veulent que leurs employés soient dévoués à la fois aux clients, à l’organisation et à l’environnement, mais elles n’investissent pas les ressources nécessaires pour y parvenir. Si on veut changer cette culture pour réussir un vrai virage vert, il faut comprendre ce qui se passe sur place et donner plus de ressources. »
Ses projets, qui vont du verdissement de l’industrie de la construction au zéro déchet dans l’industrie alimentaire, en passant par l’effet de l’épuisement sur les comportements écoresponsables, nécessitent une présence constante sur le terrain.
« C’est un milieu foisonnant ! Je croise constamment des gens qui veulent s’investir dans la recherche pour avoir un impact dans la société. Ce n’est pas une recherche déconnectée du vrai monde ; je travaille avec les organisations pour changer les choses, et c’est hyper motivant », conclut Virginie Francoeur.
L’adaptation aux changements climatiques exigera une grande variété d’approches et, grâce à la diversité d’expertise de son corps professoral, Polytechnique Montréal pourra offrir des solutions originales.
Photo en ouverture: la professeure Virginie Francoeur. Crédit: Caroline Perron