À l’occasion de son 150e anniversaire, Polytechnique Montréal vous invite à découvrir ses huit pôles d’excellence, dont celui qui concerne la santé humaine. Découvrez les autres textes de la série.
Nommez une avancée de la médecine survenue au cours des dernières décennies, et il y a fort à parier qu’elle repose sur un progrès en ingénierie.
« L’ingénieur est omniprésent en médecine ; il est essentiel, s’exclame Carl-Éric Aubin, professeur au Département de génie mécanique à Polytechnique Montréal. Dès qu’il y a de l’équipement ou des données à analyser, il y a toujours de l’ingénierie ! » Pensons à la conception de l’équipement hospitalier, à l’acquisition de données, aux outils diagnostiques et de traitement, sans parler des effets de l’intelligence artificielle à chacune de ces étapes.
Il ne manque donc pas de travail pour les experts du pôle d’excellence en santé humaine ! « Polytechnique collabore depuis 40 ans avec le Département de médecine de l’Université de Montréal, rappelle le professeur Aubin. Ces collaborations étroites apportent énormément de valeur au génie biomédical. »
Lui-même dirige des projets de pointe en orthopédie chez de jeunes patients souffrant de déformations importantes à la colonne vertébrale. L’objectif de ses travaux : augmenter l’efficacité des traitements tout en diminuant leur côté invasif.
« Pour des enfants avec scoliose modérée, le traitement actuel est un corset rigide autour du tronc qui applique des forces 23 h sur 24, comme un tuteur… C’est une intervention très lourde pour un enfant. Parmi nos projets, on utilise de nouveaux matériaux qui permettent une meilleure aération du corset et une connexion sur un téléphone intelligent pour suivre les progrès ou les difficultés de l’enfant et pour l’encourager. »
Quant aux cas plus graves, l’équipe du chercheur effectue des simulations informatiques pour planifier l’intervention chirurgicale nécessaire, le positionnement des implants et la tension à appliquer dans certains câbles. Le tout pour réduire l’intervention et s’assurer que la colonne est bien corrigée.
Les nouvelles techniques de fabrication, telles que l’impression 3D, font également leur chemin jusqu’au monde médical. Elles permettent de produire des dispositifs innovants grâce à de nouveaux biomatériaux.
À plus grande échelle, la télémédecine, qui a pris une place prépondérante avec la pandémie de COVID-19, apporte une expertise complémentaire aux médecins.
« Polytechnique Montréal facilite la transition de ces recherches jusqu’au patient, explique le professeur Aubin. Des instituts affiliés, comme TransMedTech, offrent aux chercheurs l’expertise dont ils ont besoin en gestion, en réglementation et en finance pour les aider à la mise en marché de leurs innovations. » Un passage accéléré qui améliorera assurément la qualité de vie de nombreuses personnes.
Photo en ouverture: au centre, le professeur Carl-Éric Aubin. Crédit: Polytechnique Montréal