À l’occasion de son 150e anniversaire, Polytechnique Montréal vous invite à découvrir ses huit différents pôles de recherche. Découvrez les autres textes de la série.
Au cours des prochaines décennies, une explosion des besoins en eau, en énergie et en matières premières est attendue. Répondre à une telle demande tout en respectant nos objectifs environnementaux requiert de profondes transformations.
Pour y parvenir, les stratégies sont nombreuses. Augmenter le rendement et l’efficacité des réactions chimiques, renouveler de la matière en fin de vie et mettre au point de nouvelles sources d’énergie verte ne sont que quelques-unes des stratégies mises en avant par les équipes de recherche du pôle d’excellence en énergie, eau et ressources de Polytechnique Montréal.
« C’est un univers de recherche pour lequel les retombées sont proches de la société, explique Daria Camilla Boffito, professeure au Département de génie chimique. Les technologies qu’on développe ici contribuent à l’innovation et au progrès dont on a besoin pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et assurer notre avenir énergétique. »
Parmi les projets auxquels travaille la professeure Boffito : la production d’un carburant vert pour l’aviation en coopération avec le SAF+ Consortium, regroupant de nombreuses entreprises. « En combinant de l’hydrogène à du CO2, il sera possible d’obtenir un carburant d’avion avec une empreinte carbone inférieure à celle d’un carburant classique. Là où l’on doit innover, c’est dans la performance du catalyseur qu’on utilise pour permettre cette réaction et dans la conception du réacteur où le tout va se dérouler. »
Réduire les émissions de gaz à effet de serre pourrait aussi passer par une réduction de la taille de l’industrie chimique elle-même, grâce à l’intensification des réactions. En développant de nouveaux procédés catalytiques, ou grâce à des procédés impliquant des ultrasons ou de la mécanochimie, Daria Camilla Boffito espère améliorer l’efficacité des réactions au point qu’il serait envisageable de réduire la taille des équipements en plus de la quantité de sous-produits et de déchets qui découlent de ces réactions. À la clé : une réduction de l’empreinte carbone de l’industrie chimique !
Les techniques d’intensification peuvent aussi jouer d’autres rôles, notamment dans le traitement des eaux usées. « On peut utiliser des ultrasons pour dégrader des polluants dans l’eau avant de la rejeter dans l’environnement », ajoute la chercheuse.
Ce ne sont que quelques exemples, et les chercheurs et chercheuses de Polytechnique ont de nombreuses cibles dans leur mire pour préserver l’environnement. « La biomasse, les déchets électroniques, les résidus de l’industrie minière : tous pourraient être traités ou transformés grâce à des technologies innovantes », affirme la professeure Boffito. Le défi est lancé !
Photo en ouverture : Daria Camilla Boffito avec des membres de son équipe. Crédit: Polytechnique Montréal