La place des femmes en recherche scientifique semble encore être à la cuisine. Bon, elles ne sont pas aux chaudrons, mais bien aux pipettes, aux microscopes et aux boîtes de Petri; bref, à la partie expérimentale d’une étude. C’est d’ailleurs la seule portion du travail où les chercheuses sont plus susceptibles d’être présentes que les chercheurs, selon une vaste recension menée par Vincent Larivière, professeur à l’Université de Montréal, ainsi que des collègues de l’Université du Québec à Montréal et de l’université de l’Indiana à Bloomington.
Ils ont examiné 85000 articles dans le domaine des sciences biomédicales parus dans les journaux en ligne PLOS entre 2008 et 2013. Sur le lot d’auteurs, environ le tiers étaient des femmes. Rien de nouveau sous le soleil; de nombreuses études ont déjà fait état de cet écart.
«Mais on est allé voir qui fait quoi», raconte Vincent Larivière qui est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les transformations de la communication savante. Dans PLOS , la contribution de chacun des chercheurs d’un même article est clairement détaillée, ce qui n’est pas le cas dans toutes les publications. Des informations précieuses qui ont révélé que, toutes proportions gardées, les femmes sont 50% plus susceptibles de mener les expériences au laboratoire que les hommes, autant au début qu’à la fin de leur carrière.