Que cherchez-vous ?

Publicité
21 juillet 2016
Temps de lecture : 4 minutes

Une eau encore bonne à boire?

Depuis une dizaine d’années, certains poissons du Saint-Laurent développent à la fois des ovaires et des testicules. Les coupables ? Les œstrogènes rejetés dans les égouts. Ces hormones s’acheminent normalement vers les stations d’épuration des eaux usées, mais une certaine proportion aboutit dans le fleuve.

Sébastien Sauvé, professeur en chimie analytique environnementale à l’Université de Montréal, et ses collègues ont mesuré dans l’eau rejetée par la station d’épuration Jean R. Marcotte, à la pointe est de l’île de Montréal, des concentrations d’hormones jusqu’à 100 fois supérieures à celles qui provoquent une féminisation des poissons mâles dans des bassins contrôlés en laboratoire !

La communauté scientifique sonne l’alarme; il faut empêcher les œstrogènes de prendre le chemin du fleuve et de notre verre d’eau. En effet, quand on pense que 3,7 millions de Québécois boivent cette eau-là, il y a de quoi sourciller !

Les œstrogènes sont fabriqués naturellement par les femmes, particulièrement lors de la grossesse. On en retrouve aussi des versions synthétiques dans les contraceptifs oraux et les traitements de la ménopause. Toutes ces molécules s’éliminent par les urines. En agriculture, c’est le lisier de porc qui contient le plus d’œstrogènes. Comme si ce n’était pas suffisant, de nombreux plastiques, pesticides, médicaments et produits d’usage domestique libèrent des molécules qui agissent comme des œstrogènes.

Publicité