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Et si on s’inspirait des ailes d’insectes pour lutter contre les infections nosocomiales?
Dans la lutte contre les infections contractées dans un établissement de santé, il est un ennemi que les médecins redoutent particulièrement : les biofilms, ces colonies de bactéries qui se fixent solidement à la surface de certains dispositifs médicaux comme les cathéters, les sondes urinaires, les implants ou les prothèses. Ainsi, un quart de toutes les infections nosocomiales seraient associées à l’utilisation de matériel infecté, d’après des données américaines.

Les pics à la surface des ailes. Image: Ivanova et AL.
Pour concevoir des matériaux plus sécuritaires, une équipe montréalaise se tourne vers… les libellules et les cigales ! Et plus précisément vers leurs ailes, qui sont naturellement antibactériennes. « Elles sont couvertes de minuscules picots, sorte de nanoclous qui tuent les bactéries par contact physique », a expliqué Dao Nguyen, chercheuse à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, au cours d’un symposium de l’Initiative interdisciplinaire en infection et immunité de McGill en juin dernier. Plusieurs équipes s’intéressent à cette approche « mécanique », alors que les biofilms, enchâssés dans une gangue collante et protectrice, ont une capacité extrême à résister au système immunitaire. Ces communautés de microorganismes sont aussi de 500 à 5 000 fois plus résistantes aux traitements antibiotiques que les bactéries de même nature isolées.