Que cherchez-vous ?

Publicité
29 mars 2018
Temps de lecture : 4 minutes

Cancer du sein: comment on a découvert le gène BRCA1 grâce aux mormons

Photo: Ken R. Smith, directeur de la base de données de population de l’Utah en visite à Montréal. Crédit: Kelly Jacob.

Les mormons enregistrent leur généalogie depuis plus d’un siècle pour baptiser leurs morts. Cette pratique religieuse a indirectement servi des chercheurs qui ont utilisé ces données et ont abouti à une grande découverte : un gène responsable des cancers héréditaires du sein et des ovaires.

Si on a isolé l’un des principaux gènes responsables du cancer du sein en 1994, c’est en partie grâce à l’obsession généalogique des mormons. Mark Skolnick, le généticien à l’origine de la découverte de la mutation responsable de près de 10% des cas de la maladie, le reconnaît volontiers : « Sans les mormons, je n’aurais jamais abouti à ma trouvaille ! »

Rien ne prédestinait ce chercheur à faire une telle avancée à Salt Lake City, la capitale des mormons. L’histoire commence en effet en Italie au début des années 1970… À 21 ans, Mark Skolnick, étudiant en démographie, conduit sa thèse en réalisant la généalogie complète de 40 villages dans la vallée de Parme au travers de leurs registres paroissiaux. Il veut reconstituer une population et tente d’utiliser pour cela les premiers ordinateurs malgré leurs faibles performances. Des scientifiques de l’Utah repèrent le jeune prodige et lui proposent de mettre son expérience au service des tombereaux de données collectées par les mormons pour le baptême de leurs ancêtres.

Publicité