La mémoire décline beaucoup plus tôt qu’on le croyait. Mais ce n’est peut-être pas si grave. Nous devenons aussi plus heureux avec l’âge.
Ils sont mentors auprès de jeunes professionnels; ils gèrent des empires ou montent sur les planches à 80 ans révolus. L’esprit affûté et créatif, ils capitalisent sur leurs expériences passées pour s’adapter à différents contextes et faire face à de nouveaux défis. Quel est donc le secret de ces chanceux dont le cerveau reste jeune?Pour Natasha Rajah, directrice du Centre d’imagerie cérébrale de l’Institut Douglas, la réponse est à la fois évidente et complexe. L’évidence, d’abord: pour bien vieillir, il faut jouir d’une mémoire efficace qui parvient à retrouver dans le dédale des souvenirs les informations pertinentes au moment où nous en avons besoin. Le jeu se complique quand il est question d’expliquer pourquoi la mécanique s’enraie chez certains, alors que d’autres parviennent à maintenir leurs capacités cognitives au même niveau de fonctionnement que dans leurs jeunes années.
C’est sur ce point que se concentre Natasha Rajah. Grâce à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, la chercheuse a fait une observation étonnante: la façon dont le cerveau enregistre puis récupère les informations stockées en mémoire se transforme radicalement avec l’âge. Et ce, même lors du vieillissement dit normal, sans démence ni maladie dégénérative.