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«Comme les virus se transforment et s’adaptent, est-t-il possible qu’un jour le savon ne soit plus capable de faire la job?», demande Pierre Gauvin, de Gatineau.
Nous avons posé la question à Jesse Shapiro, professeur à l’Université de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en génétique microbienne évolutive .
Le coronavirus est fait de matériel génétique – de l’ARN, entouré d’une couche de lipides (les molécules de gras) et de protéines. Cette structure le rend vulnérable au savon et aux autres désinfectants. Quand on se lave les mains, on ne fait pas juste rejeter le virus dans le fond du lavabo, on le détruit complètement, comme si une armée de pelles mécaniques démolissait une maison. Pour cela, il faut frotter au moins 20 secondes, le temps que le savon se glisse dans les moindres replis de la peau et accomplisse sa job de démolition.
Les molécules qu’on trouve dans les savons, comme le lauryl éther sulfate de sodium, sont amphiphiles : elles ont dans leur structure chimique deux groupements d’atomes qui se comportent à l’opposé. L’un forme des liaisons chimiques avec les lipides et les protéines (il est hydrophobe), l’autre se lie aux molécules d’eau (il est hydrophile).