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16 mars 2020
Temps de lecture : 3 minutes

COVID-19: les femmes enceintes ne sont pas plus à risque

Image: freestocks/Unsplash

Cet article n’est pas récent et les connaissances scientifiques sur la COVID-19 évoluent continuellement. Nous vous invitons à consulter nos derniers articles.

Bien qu’il soit encore trop tôt pour le dire avec certitude, il semble que les femmes enceintes ne soient pas un groupe plus à risque devant la COVID-19 que le reste de la population.

La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada vient d’ailleurs de publier ce communiqué sur son site web. Elle souligne qu’«à l’heure actuelle rien n’indique que les symptômes sont plus graves chez les femmes enceintes que chez les autres femmes (contrairement à la grippe H1N1)».

Jusqu’à présent, peu d’études ont porté sur les effets du coronavirus SARS-CoV-2 sur la santé des femmes enceintes et de leur fœtus. Mais pendant les épidémies précédentes de SRAS (apparu en 2002) et de MERS (2012), des maladies causées par des virus de la même famille que le SARS-CoV-2, les effets n’étaient pas plus marqués chez elles.

Une étude publiée le 12 février 2020 dans The Lancet par une équipe de chercheurs chinois a rassemblé les données de neuf patientes atteintes de la COVID-19 et qui ont eu une césarienne à leur troisième trimestre.

Elles présentaient notamment des symptômes comme fièvre, toux, douleurs musculaires et mal de gorge. Aucun des patients (maman et bébé) n’a développé de pneumonie grave ou n’est décédé. Des analyses ont été effectuées sur la gorge, le liquide amniotique, le sang de cordon et le lait maternel de six patientes, et le virus n’était pas présent dans ces échantillons. Selon les chercheurs, «les résultats de ce petit groupe de cas suggèrent qu’il n’y a actuellement aucune preuve d’infection intra-utérine causée par une transmission verticale chez les femmes qui développent une pneumonie COVID-19 en fin de grossesse.»

Une autre étude chinoise, publiée dans Translational Pediatrics, rapporte que sur un petit groupe de 10 nouveau-nés, «cinq nouveau-nés ont été guéris et ont reçu leur congé, un est mort et quatre nouveau-nés demeurent à l’hôpital dans un état stable». Ils concluent que l’infection au coronavirus peut avoir des effets néfastes sur les nouveau-nés, causant des problèmes tels que la détresse fœtale et respiratoire, le travail prématuré chez la mère et le décès du fœtus. Cependant, comme l’étude précédente, les chercheurs soulignent que leur échantillon est petit et qu’il faudra plus de données pour arriver à des conclusions.

Davantage d’études sont nécessaires

Une équipe américaine a publié une analyse dans American Journal of Obstetrics & Gynecology sur le sujet. L’une des auteurs, la médecin Sonja Rasmussen, indique qu’il faudrait pouvoir comparer un groupe de femmes enceintes et atteintes de la COVID-19 à celui d’un groupe de femmes du même âge qui ne sont pas enceintes.

«Une étude similaire sur le SRAS, un coronavirus similaire, a montré que les femmes enceintes avaient de moins bons résultats : elles avaient plus de risques d’avoir besoin d’une ventilation mécanique ou de mourir que les femmes non enceintes du même âge. Nous n’avons pas ce genre d’étude pour le moment pour la COVID-19. Sans cela, nous ne pouvons pas être sûrs que les femmes ne tombent pas plus malades. Cependant, les données dont nous disposons actuellement sont relativement rassurantes», rapporte la chercheuse en entrevue avec Québec Science.

«Les données d’un rapport de l’Organisation mondiale de la santé sur 147 femmes enceintes en Chine ont montré que 8 % d’entre elles présentaient des symptômes graves et que 1 % tombaient gravement malades. Ces risques sont moins élevés que si l’on considère l’ensemble des personnes en Chine qui ont reçu la COVID-19, mais c’est un peu comme comparer des pommes et des oranges, car « l’ensemble des personnes » comprend les septuagénaires et les octogénaires. Des études de cas sur des femmes enceintes ont également été publiées, mais les chiffres sont vraiment faibles, c’est pourquoi nous avons besoin de plus de données», nuance la chercheuse.

Comme pour le reste de la population, il est donc recommandé aux femmes enceintes de se protéger en évitant le contact avec les personnes malades, de tousser au creux du coude, de désinfecter les surfaces contaminées et de laver fréquemment leurs mains avec de l’eau savonneuse.

«Même si les femmes enceintes ne semblent pas tomber plus malades que les femmes non enceintes de leur âge, il est important pour les futures mères d’éviter de contracter la COVID-19. Grâce à d’autres maladies telles que la grippe, nous savons que lorsqu’une femme enceinte est gravement malade, cela peut avoir des effets négatifs sur son fœtus. Par exemple, son bébé peut naître d’une insuffisance pondérale ou d’un accouchement prématuré. C’est également une possibilité avec le COVID-19», souligne Sonja Rasmussen.

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