Une science méconnue en est venue à dicter nos allées et venues. La COVID-19 a braqué les projecteurs sur la modélisation des épidémies.
«Je suis désolé, j’ai eu une demande urgente du ministère de la Santé et des Services sociaux. Je dois reporter le rendez-vous », nous écrivait Marc Brisson 10 minutes avant une entrevue en avril. Comment lui en vouloir ? Il se trouvait sur le front de la crise de la COVID-19. Pas au chevet des malades, plutôt auprès des hypothétiques futurs malades !
M. Brisson est professeur à l’Université Laval et dirige le Groupe de recherche en modélisation mathématique et en économie de la santé liée aux maladies infectieuses. Comme bien des mathématiciens et épidémiologistes dans le monde, il s’est retrouvé au cœur de l’action du jour au lendemain pour appuyer les autorités de santé publique. Produire des scénarios sur le nombre de personnes infectées, de décès et d’hospitalisations ou encore sur l’effet des mesures de distanciation sociale est une façon de mettre les données probantes au service des décideurs.
Si l’expression « aplatir la courbe » est entrée dans le langage courant, la compréhension du fonctionnement des modèles par le grand public est demeurée quasi nulle. Et c’est normal : c’est fichtrement compliqué!