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22 avril 2020
Temps de lecture : 4 minutes

Il va falloir «désapprendre» la peur de la COVID-19

Image: Wikimedia Commons

L’humain est excellent pour intégrer de nouvelles peurs quand une menace à sa sécurité se présente. Déconstruire une crainte est une autre histoire. Il faudra du temps pour «éteindre» la peur de contracter la COVID-19, prévient Marie-France Marin, professeure de psychologie à l’Université du Québec à Montréal, qui étudie l’apprentissage de la peur. 

Québec Science: Une peur nouvelle est entrée dans nos vies sans crier gare. Comment expliquer le succès de sa transmission? 

Marie-France Marin: Pour apprendre la peur, on n’a pas besoin de faire 44 fois l’expérience d’une menace. S’il faut que tu te fasses frapper 44 fois pour apprendre à regarder avant de traverser la rue, ça nuira à la survie de l’espèce!

Avant, quand on entendait une personne tousser à l’épicerie, on n’y portait pas attention. En point de presse, les autorités nous ont expliqué qu’en toussant à moins de 2 mètres d’un autre individu, un risque de transmission existe. Au même moment où l’on nous expliquait cela, on voyait le nombre de morts en Italie atteindre 800 par jour. On a compris que ça allait peut-être nous arriver. Maintenant, quand on entend quelqu’un tousser à l’épicerie – il a peut-être juste un chat dans la gorge, pas la COVID, on le fusille du regard!

Si on apprend très vite la peur, l’éteindre, ensuite, prend vraiment, vraiment du temps.

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