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16 avril 2021
Temps de lecture : 2 minutes

Une étude montréalaise pour mieux comprendre la COVID-19 longue

Image: engin akyurt/Unsplash

Certains ont eu la COVID-19 et s’en sont remis rapidement. D’autres, après des semaines et des mois, jonglent toujours avec des symptômes persistants. Une étude montréalaise se penchera justement sur leur parcours.

Au bout du fil, la voix de Susie Goulding est claire et assurée. On est loin de se douter qu’elle souffre de la forme longue de la COVID, connue aussi sous le nom de syndrome post-COVID.

Cette résidente de Burlington, en Ontario, nous raconte qu’elle en aura pour le reste de la journée à se reposer après l’entrevue. Cette fatigue intense est l’un des nombreux symptômes de la longue COVID.

Son histoire avec le virus SRAS-CoV-2 a commencé en mars 2020. Un léger mal de gorge est apparu les premiers jours. Ensuite, d’autres symptômes se sont manifestés: mal de tête, perte de l’odorat et du goût, diarrhée, crampes, brûlement d’estomac, palpitations cardiaques… N’ayant pas les symptômes «classiques» de la COVID-19 que les autorités médicales avaient définis à cette époque, elle n’a pas réussi à se faire tester et a reçu plus tard un diagnostic de son médecin.

Outre la fatigue, plus d’un an après son infection, certains symptômes persistent, comme des problèmes digestifs et cognitifs, et un déficit de mémoire et de concentration. Cette histoire ne surprend guère la Dre Emilia Liana Falcone, chercheuse à l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM), qui constate cette myriade de symptômes chez les patients enrôlés dans son étude sur les séquelles à long terme de la COVID-19. Elle a mis en place une clinique de recherche post-COVID à l’IRCM, lancée le 12 février dernier, et prévoit suivre 570 patients sur une période de 24 mois pour comprendre davantage les effets à long terme de la COVID-19.

«On voit des gens de tous les âges, autant de 18 ans que de 70 ans. Ils étaient pour la plupart en bonne santé et n’avaient pas nécessairement de comorbidités avant d’être infectés et là, ils se retrouvent avec des séquelles», indique la chercheuse, spécialiste des maladies infectieuses. Elle remarque que la forme longue de la maladie semble toucher plus de femmes que d’hommes, mais il est encore trop tôt pour comprendre si c’est en lien avec des facteurs biologiques, sociaux ou économiques. Elle précise aussi qu’une grande partie des participants sont des professionnels de la santé, chez qui la proportion de femmes est plus importante.

Les personnes se présentant à sa clinique mentionnent également un sentiment de confusion. «Elles sont en train de faire quelque chose et tout à coup, elles oublient ce qu’elles allaient faire ou dire. Si elles sont en auto, elles oublient où elles allaient», raconte Emilia Liana Falcone.

C’est un aspect très débilitant pour Susie Goulding, qui œuvrait auparavant comme décoratrice florale et qui ne peut plus travailler. «C’est très difficile de fonctionner. J’ai des trous de mémoire, c’est comme si mon cerveau me jouait des tours», décrit la femme de 53 ans.

Jusqu’à présent, on ignore encore quels sont les risques de souffrir de la longue COVID. «Selon les études scientifiques, les probabilités varient entre 10 et 30% d’avoir des séquelles chez les patients COVID», indique la chercheuse de l’IRCM. D’après ce qu’elle a constaté dans les études publiées jusqu’à maintenant, chez les patients hospitalisés, il semble y avoir une association entre la sévérité de la maladie pendant la phase aiguë et les séquelles à long terme.

«L’aspect génétique est très intéressant aussi. On examine les prédispositions génétiques et on essaie de voir si on peut prédire les séquelles, mais il est encore trop tôt», affirme la chercheuse.

Susie Goulding, quant à elle, fait de la réadaption pour retrouver ses facultés cognitives. Un long chemin, qui, elle l’espère, améliorera sa condition. Entretemps, elle s’occupe d’un groupe de support sur Facebook pour aider d’autres personnes qui sont aussi aux prises avec cette maladie qui n’est pas évidente à cerner. «Nous avons besoin de parler avec des gens qui ont les mêmes symptômes et obtenir une forme de soutien», souligne cette adepte de ski et de vélo qui désire retrouver son énergie et reprendre ses activités.

Chose certaine, le virus est un véritable casse-tête autant pour les malades que pour les chercheurs qui tentent de trouver des solutions.

Exemples de symptômes rapportés par les patients de la clinique de la Dre Falcone.

  • Fatigue intense
  • Essoufflement
  • Diminution de la capacité physique
  • Toux
  • Palpitations
  • Confusion et troubles de la concentration
  • Douleurs musculaires et articulaires
  • Insomnie
  • Diarrhée
  • Indigestion et reflux gastrique
  • Nausées
  • Vertiges
  • Perte de l’odorat et du goût

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