Les grandes épidémies qui ont frappé le Québec
En 1885, en pleine épidémie de variole, une émeute antivaccination éclate à Montréal. Crédit: Archives nationales du Québec
Depuis le 19 e siècle, le Québec a été touché à plusieurs reprises par des épidémies et les façons d’en limiter les effets ont considérablement varié au fil du temps.
Il en est de même des attitudes, des représentations et des modèles explicatifs qui ont ponctué l’histoire de ces épidémies. Il faut souligner aussi que ces crises sanitaires sont liées à des contextes socioculturels et économiques particuliers. Les épidémies de choléra et de typhus sont largement associées à l’arrivée massive d’immigrants et à l’accélération des échanges marchands avec l’Europe. La grippe espagnole se répand au moment de la démobilisation à la fin de la Première Guerre mondiale. Le sida apparaît en une période où la sexualité n’est plus enchâssée dans un carcan moral. Enfin, les épidémies grippales récentes sont favorisées par la mondialisation et l’accroissement du tourisme.
Voici une analyse signée par Denis Goulet, historien de la médecine à l’Université de Montréal.
Le choléra et le typhus
L’arrivée du choléra en 1832 marque les débuts des grandes épidémies qui affecteront le Québec au 19 e siècle. En provenance d’Europe où elle sévit depuis 1831, la maladie est introduite en juin malgré l’établissement des mesures de quarantaine à Grosse-Île où sont débarqués près de 7000 immigrants. Les consignes sont mal suivies et la maladie se répand sur les rives du Saint-Laurent, de Québec jusqu’à Montréal.