Anne-Marie Gagné (au premier plan), de l’Institut universitaire de recherche en santé mentale de Québec, scrute le fonctionnement de notre cerveau en observant les mouvements de notre rétine. © Université Laval
Elle pensait devenir psychologue; il se voyait travailleur social. Tous deux perfectionnent des technologies novatrices pour mieux déceler et traiter nos dysfonctionnements cérébraux.
Ychiiik! Tchiiik! Tchiiik! La machine chuinte et, chaque fois, un éclat de lumière frappe mes rétines. Le front appuyé sur une bande de plastique, le menton niché dans une cavité, je scrute l’intérieur d’un appareil qui ressemble vaguement à l’un de ceux qu’utilise mon optométriste. Si j’étais une vraie patiente, j’aurais les mains moites, car cet examen pourrait révéler des secrets sur ma santé mentale.«Attention, les derniers flashs sont très éblouissants», prévient avec amabilité Anne-Marie Gagné. La professionnelle de recherche – 30 ans et un sourire à fossettes – a reçu de nombreux volontaires dans ce laboratoire de l’Institut universitaire de recherche en santé mentale de Québec. Elle y perfectionne une technologie prometteuse, l’électrorétinogramme (ERG), qui capte les mouvements de la rétine pour déduire ce qui se passe entre les deux oreilles.
«La rétine est une extension du cerveau. Pendant le développement de l’embryon, elle migre sur un fil à partir du tube neural, où se forme le système nerveux central», explique cette jeune maman. La fine couche de cellules nerveuses qui tapisse le fond de l’œil envoie les messages visuels au cerveau. Elle le fait en utilisant des neurotransmetteurs, ces composés chimiques qui transportent des messages entre les neurones.