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05 octobre 2021

Jeunes scientifiques : parlez de votre travail, dit un Nobel en conférence à Montréal

Peter Doherty. Image: Wikimedia Commons

À l’automne 2019, l’immunologiste australien Peter Doherty, lauréat du prix Nobel de médecine de 1996 pour ses travaux sur le système immunitaire, comptait prendre sa retraite et continuer à écrire des livres – il a en publiés sept. La COVID-19 a bouleversé ses projets : depuis le début de la pandémie, il est sur toutes les tribunes pour communiquer au grand public l’avancement des connaissances au sujet du virus SRAS-CoV-2.

« Mon rôle est de parler aux gens de ce coronavirus, de ses effets et de l’importance de la vaccination », racontait l’éminent chercheur lors de la conférence virtuelle organisée par l’Institut de recherches cliniques de Montréal le 28 septembre dernier. Ayant consacré plus de 50 ans de sa vie à étudier les infections et leurs effets sur le système immunitaire, Peter Doherty est une référence scientifique en Australie, où un institut est même nommé en son honneur.

Peter Doherty se désole que des personnes refusent la vaccination pour subir ensuite les conséquences de la maladie. L’immunologiste explique qu’une partie de ce refus de la vaccination provient de la faible culture scientifique de la population. Il adressait d’ailleurs ce message aux jeunes scientifiques dans l’assistance : « Consacrez une partie de votre travail à parler de science à votre communauté, vos amis et votre famille. Si vous avez des images de laboratoires ou si vous avez des histoires intéressantes à partager, essayez de les diffuser. »

Le film Contagion, un bon outil pédagogique

Pour comprendre le potentiel infectieux d’un virus respiratoire comme celui de la COVID-19, Peter Doherty donne en exemple le film américain Contagion, sorti en 2011. « C’est le meilleur film sur les pandémies qui soit sorti d’Hollywood. Ils ont vraiment écouté les experts scientifiques… excepté la portion sur le développement du vaccin qui se réalise en un jour et l’administration à tous en une semaine. »

La réalité est bien différente, comme chacun a pu le constater depuis l’hiver 2020. Il y avait tout à apprendre : la pandémie de COVID-19 est la première crise sanitaire du genre des temps modernes, a-t-il rappelé. « L’une des choses que j’ai apprise en ayant été impliqué dans la recherche sur le virus de la grippe auparavant, c’est qu’on ne peut pas arrêter la contagion seulement en arrêtant les avions », mentionne Peter Doherty. Si les vols en provenance de la Chine ont stoppé dans plusieurs pays au début de 2020, il était trop tard, car le virus s’était déjà introduit en Europe.

Les leçons de la COVID-19

Que ferons-nous de différent dans le futur face à un nouveau virus au potentiel pandémique? Il reconnaît qu’au tout début de la pandémie, lui et d’autres experts ont sous-estimé le nouveau virus, croyant faire face à une mauvaise grippe. « J’espère que nous aurons appris et que nous analyserons sous tous les angles ce qui s’est passé avec les différentes mesures mises en place comme le confinement, la distribution des vaccins, le soutien financier, a répondu Peter Doherty à la question de Québec Science. C’est extrêmement important parce que beaucoup de gens ont été infectés et tués par cette maladie, sans oublier tous ceux qui en ont souffert parce qu’ils se trouvent au bas de l’échelle financière et sociale et qu’ils n’ont pas le choix d’aller travailler chaque jour en se mettant en danger. »

Il souligne l’importance de développer en amont des vaccins, mais également des médicaments. « On ne connaît pas le prochain virus qui surviendra dans le futur. C’est pourquoi il faut mettre au point des médicaments qui fonctionnent contre différentes classes de virus, comme les coronavirus », insiste l’expert.

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