La fabrique des fous
QS: D’après vous, nous assistons, impavides, aux États-Unis, au Canada et au Québec, à la propagation fulgurante d’une épidémie de supposées maladies mentales .
En 60 ans, le nombre des troubles mentaux répertoriés dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux – mieux connu sous son acronyme anglais DSM –, est passé de 60 à plus de 400. Aux États-Unis, la consommation de psychotropes a augmenté de 4 800% au cours des 26 dernières années! Au Canada, en 2010, les agents psychothérapeutiques figuraient au deuxième rang des médicaments les plus prescrits avec 64,8 millions d’ordonnances, soit environ 2 ordonnances par Canadien, alors que, au début des années 1980, les psychotropes n’apparaissaient pas sur la liste des 15 premières catégories de médicaments prescrits. Le Québec n’a pas échappé à cette tendance. Un tiers des prescriptions d’antidépresseurs au Canada sont faites par des psychiatres et des médecins québécois. En 2010, 13 millions d’ordonnances ont été délivrées au Québec. Un Québécois sur sept est sorti du bureau de son médecin avec une prescription d’antidépresseur. C’est effarant!
QS: Sur quoi vous fondez-vous pour affirmer que cette prolifération des maladies mentales est largement soutenue par l’industrie pharmaceutiq ue?
Aux États-Unis, les psychiatres dominent la liste des médecins ayant reçu des fonds de l’industrie pharmaceutique.