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30 octobre 2020
Temps de lecture : 2 minutes

L’étude EnCORE pour mieux comprendre la propagation de la COVID-19 chez les enfants

Image: pedro_wroclaw/Pixabay

Une étude québécoise lancée récemment dressera le portrait de la propagation du virus chez les enfants habitant dans certains quartiers de Montréal.

La chercheuse Kate Zinszer, de l’École de santé publique de l’Université de Montréal (UdeM), était en train de préparer un projet de recherche sur la détection de la dengue chez les enfants du Brésil lorsque la pandémie a tout stoppé. «On s’est alors demandé si on pouvait utiliser la même approche pour le coronavirus», dit-elle. Elle a donc mis sur pied l’étude EnCORE, en partenariat avec la Direction de santé publique de Montréal, qui vise à connaître le nombre de jeunes âgés de 2 à 17 ans ayant été infectés par le virus de la COVID-19.

«On utilise un test sanguin pour vérifier la présence d’anticorps. Ce sont les parents qui feront le test à la maison en piquant le bout du doigt de leur enfant avec une lancette, similaire à celle utilisée pour les tests de glycémie», explique l’épidémiologiste.

Quatre quartiers sont visés par cette étude: Beaconsfield, Hochelaga-Maisonneuve, Montréal-Nord et Plateau-Mont-Royal. «On voit déjà que le fardeau de la COVID-19 est différent entre les quartiers défavorisés et les quartiers riches. On verra si l’on remarque la même tendance du côté des infections chez les enfants de ces différents quartiers, indique Kate Zinszer. Je pense que l’on obtiendra une variation par quartier et par groupe d’âge», ajoute-t-elle.

La chercheuse suppose aussi que les adolescents seront plus nombreux à avoir contracté la maladie que les plus jeunes. «C’est ce que l’on voit déjà avec les données de surveillance», précise-t-elle. L’équipe de recherche souhaite inclure au moins 3 000 enfants et espère pouvoir livrer les résultats préliminaires d’ici janvier prochain.

L’infection chez les jeunes

Même après des mois à étudier ce virus, les scientifiques ne comprennent toujours pas bien les spécificités de l’infection et de la propagation chez les enfants. À quel point contribuent-ils à la circulation du virus?

Fin septembre, la plus grande étude sur la propagation de SARS-CoV-2, menée en Inde et publiée dans Science, confirmait le rôle des enfants, notamment dans la transmission asymptomatique.

Mais les enfants ne sont pas des super propagateurs, soutient la Dre Valérie Lamarre de l’Hôpital CHU Sainte-Justine. «Ils ne sont pas de grands transmetteurs et propagent probablement moins le virus que les adultes. Le groupe de 3-4 ans est celui qui le transmet le moins. Les adolescents transmettent possiblement autant que les adultes. Le premier réflexe est souvent de pointer les enfants comme de grands transmetteurs, car c’est le cas dans d’autres maladies infectieuses, mais il faudra attendre d’avoir des études de grande qualité pour véritablement suivre le virus et sa transmission», indique la médecin.

Syndrome inflammatoire chez les enfants

Si les enfants peuvent présenter des symptômes similaires à ceux des adultes lorsqu’ils ont la COVID-19, les médecins ont aussi observé une hausse des cas de la maladie Kawasaki ainsi que d’un nouveau syndrome appelé PIMS ou MIS-C (PIMS pour pediatric multi-system inflammatory syndrome et MIS-C pour multisystem inflammatory syndrome in children).

Au CHU Sainte-Justine de Montréal, depuis le début de la pandémie, il y aurait eu une vingtaine de cas, dont une dizaine avec un PIMS/MIS-C d’après Marie-Paule Morin, rhumatologue pédiatrique. «C’est une maladie hyper inflammatoire qui fait suite à une infection à la COVID-19. Les enfants n’ont pas nécessairement eu des symptômes en lien avec la COVID, mais dans la plupart des cas, leur test sérologique s’avère positif», observe la Dre Morin.

«Ça demeure des maladies rares. Les patients que l’on a soignés ont tous très bien récupéré», rassure la médecin, qui a remarqué une légère hausse de cas depuis le retour à l’école.

La santé mentale également sous la loupe

Si le projet EnCORE vise à comprendre la dynamique de la transmission du virus parmi les jeunes, les chercheurs s’intéressent aussi à leur santé mentale. Des questions à ce sujet sont intégrées au questionnaire adressé aux parents des enfants inclus dans l’étude. «Comme on le sait, les jeunes ont vécu beaucoup de changements depuis mars dernier. C’est important d’évaluer leur santé émotionnelle et mentale», souligne Kate Zinszer.

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