Illustration: Sébastien Thibault
EpiPen, analgésiques pour enfants, pilules contre le diabète, traitements contre le cancer : ces médicaments sont tous essentiels. Mais comme le quart des médicaments en vente au pays, ils ont subi des ruptures d’approvisionnement dans les dernières années. Que se passe-t-il ?
À la télévision, les images de pharmacies aux tablettes vides roulaient en boucle. Dans les chaumières, des parents désemparés tentaient de réconforter leur poupon malade, fiévreux, en pleurs… Plus de deux ans après le début de la pandémie et la grande ruée vers le papier de toilette, les pénuries frappaient encore à l’été et à l’automne 2022. Cette fois, au rayon des analgésiques pour enfants. Sur les réseaux sociaux, plusieurs preneurs pour cette bouteille de Tylenol fraise-banane déjà entamée, offerte par une mère inconnue. Une autre annonçait un scoop : « Le Jean Coutu de la 3 e Avenue vient d’en recevoir ! »
La récente pénurie d’acétaminophène et d’ibuprofène pour enfants a pris tout le monde de court. À tel point qu’en novembre, le gouvernement fédéral a dû faire venir d’urgence un million de bouteilles de l’étranger. Une situation « exceptionnelle », causée par la triple vague d’infections respiratoires (virus syncytial, grippe et COVID-19) chez les enfants, concomitante avec le retrait des mesures sanitaires… durant une saison que les fabricants utilisent généralement pour reconstituer leurs stocks.