Dans le laboratoire le plus sécurisé du Canada, des microbiologistes surveillent de près les pires pathogènes de la planète. Le but : répondre au mieux à la prochaine grande épidémie, qui se produira peut-être plus rapidement qu’on le pense.
Le taxi s’arrête au cœur d’un quartier semi-industriel de Winnipeg, le long d’un boulevard où quelques entrepôts côtoient des maisonnettes sans charme. Aussi improbable que cela puisse paraître, les plus grands ennemis du genre humain se trouvent presque tous entre les murs de l’immeuble fédéral banal dans lequel je m’apprête à entrer. Impossible de ne pas ressentir un frisson…
Autour, pas de clôture, encore moins de barbelés. Certes, les visiteurs doivent montrer patte blanche à l’entrée – présentation d’une pièce d’identité, signature du registre, port du badge −, mais ces mesures n’ont rien d’exceptionnel. « Nous ne pouvons pas vous donner de détails, mais il y a bel et bien des systèmes de sécurité à l’extérieur et à l’intérieur », assure l’agente des communications qui me guidera tout au long de la journée.
Ici, les « détenus » sont aussi dangereux que minuscules. Ils ont pour noms Ebola, Marburg, Nipah et ils font partie du club des virus les plus mortels de la planète . Tuant de 25 à 90 % des gens qu’ils infectent, leur réputation n’est plus à faire.