Les promesses de la thérapie «antisens»
llustration: François Berger
Mélanie Gaudette est heureuse. Elle le répète souvent et l’on n’a pas de mal à la croire. Cette lumineuse brune de 30 ans a une joie de vivre contagieuse et cultive tellement de passions que deux heures de discussion n’auront pas suffi à en faire le tour. Le jour de notre rencontre, dans un café montréalais, elle revenait tout juste d’Équateur, où elle était allée faire du kayak en eau vive, son sport de prédilection. Ce qui ne l’empêche pas d’être aussi adepte de la plongée sous-marine, de l’alpinisme, du ski et du triathlon.
«J’adore grimper les montagnes et relever des défis sportifs. J’aime voir que mon corps peut tout accomplir», dit-elle. Grande voyageuse, elle s’anime aussi en évoquant son travail d’ingénieure civile et son copain dont elle est folle amoureuse. Ah oui, elle est également violoniste à ses heures !
Mélanie Gaudette a la rage de vivre de ceux qui côtoient la maladie de près : elle porte une mutation génétique qui la condamne à coup sûr à développer la chorée de Huntington. Cette affection neurodégénérative fatale provoque des troubles moteurs, cognitifs et psychiques et se manifeste à l’âge adulte, entre 30 et 50 ans en général.