Marc Zaffran. Illustration: Paul Bordeleau
Entrevue avec Marc Zaffran alias Martin Winckler, un médecin français émigré au Québec, écrivain en résidence au département de littérature de l’Université d’Ottawa, qui n’a pas peur des maux.
Vous dites qu’il faut repenser la relation entre les médecins et leurs patients. Pourquoi?
Les médecins – surtout en France –, sont formés dans l’illusion de leur toute-puissance. On leur enseigne qu’ils sont les détenteurs d’un savoir et que la personne malade, elle, est ignorante. Cette attitude parasite leurs rapports avec les patients qui, ne se sentant pas écoutés, ont plus de mal à leur faire confiance. Or, j’ai compris que la relation que le médecin instaure avec son patient est pour beaucoup dans la guérison ou du moins le soulagement. C’est ça, l’effet placebo.
Comment pourrait-on améliorer les choses?
En changeant le mode de sélection des étudiants en médecine, qui procède encore de cet élitisme selon lequel pour être un bon médecin, il faut être un bon élève. Il n’y a aucune raison de choisir les futurs médecins en fonction de leur performance en maths ou en physique.
Alors, que faut-il pour être un bon médecin?
Un bon médecin est d’abord un médecin qui doute et qui sait écouter.