Photo: iStock
Dans les salles de réanimation, on affine les outils pour arracher les gens à la mort. Parmi les nouvelles tendances: la circulation extracorporelle, une manœuvre audacieuse qui pourrait augmenter le taux de survie.
Dans la salle de choc de l’hôpital, une demi-douzaine de blouses blanches s’affairent comme des fourmis autour d’un patient en arrêt cardiaque. On le dépouille de ses vêtements, on lui masse vigoureusement le thorax, on l’intube, on le branche sur des moniteurs… Inanimé, le teint blafard, il ne perçoit rien de la chorégraphie rodée et précise qui se déploie autour de lui. Son cerveau, en manque d’oxygène depuis une dizaine de minutes, ne fonctionne plus. Il n’entend pas les humains qui l’entourent lorsqu’ils lancent « Clear ! », pas plus qu’il ne ressent l’électricité qui le parcourt lorsque le défibrillateur envoie sans succès les décharges dans sa poitrine.
Cette scène se joue et se rejoue tous les jours dans tous les hôpitaux du monde. « Dès qu’un patient en arrêt cardiaque est amené à l’urgence, on démarre ces procédures, même si on ne connaît pas encore tout le contexte de l’incident ou les antécédents du patient; c’est la seule méthode qui a fait ses preuves pour améliorer les chances de survie », expose Alain Vadeboncœur, l’urgentologue bien connu des Québécois.