Tianrui Zhao, du King’s College de Londres, a mis au point un endoscope photoacoustique composé de deux fibres optiques fines comme des cheveux. Image: King’s College de Londres
Une nouvelle technique d’imagerie médicale joue avec la lumière et les ondes sonores pour plus de précision.
Dans sa quête d’un appareil capable de transmettre la voix humaine, Alexander Graham Bell a expérimenté plusieurs dispositifs, dont un certain « photophone » en 1880 − auquel l’histoire a finalement préféré le téléphone. Quoi qu’il en soit, l’invention était ingénieuse : elle parvenait à transmettre des sons par de la lumière sur une distance de 200 m grâce à l’effet dit « photoacoustique ». Une preuve de concept de la fibre optique bien avant l’heure !
Cet effet, qui permet à certains objets d’absorber des rayons lumineux, puis d’émettre des ondes sonores, est tombé dans l’oubli pendant près d’un siècle jusqu’à l’essor du laser, dans les années 1970. Depuis, la photoacoustique est utilisée dans les laboratoires de physique entre autres pour étudier l’interaction de la lumière avec la matière et les gaz. Mais grâce à des progrès continus et à de nouveaux logiciels, la technique s’aventure aujourd’hui sur un nouveau territoire : celui de l’imagerie médicale. De plus en plus exploitée pour la recherche sur les petits animaux, elle commence même à faire ses preuves dans des essais cliniques pour le diagnostic des cancers du sein et de la thyroïde, des mélanomes , du psoriasis ou pour le guidage lors d’une intervention chirurgicale.