La peur de l’accouchement est certes normale. Mais pour certaines femmes, l’inquiétude est excessive. On parle alors d’une phobie: la tocophobie, qui demeure un phénomène peu connu.
La professeure à la faculté de médecine de l’Université McGill et chercheuse à l’Institut de recherche du CUSM Tuong-Vi Nguyen participe présentement à l’élaboration d’un programme pour aider les femmes qui vivent avec la tocophobie. Nous lui avons posé quelques questions.
Comment définir la tocophobie?
La tocophobie se distingue par l’intensité extrême de la peur et les conséquences qu’elle implique. La peur est pathologique quand elle interfère avec le fonctionnement normal de la vie quotidienne.
Elle peut être intense au point où la femme se fera avorter, demandera une césarienne élective ou évitera complètement de devenir enceinte malgré son désir d’être mère.
La tocophobie primaire apparaît souvent à l’adolescence et touche une femme n’ayant jamais eu de grossesse ni d’accouchement. La tocophobie secondaire se développe chez une femme ayant déjà accouché, à la suite d’un accouchement pénible ou traumatisant. Elle peut s’accompagner d’un état de stress post-traumatique.
Cette phobie est-elle fréquente?
Environ 20% des femmes enceintes d’un premier enfant rapportent une peur de l’accouchement de légère à modérée, alors que 6% décrivent une peur extrême ou tocophobique. La prévalence serait en hausse.
Ça touche surtout des femmes enceintes ou des femmes n’étant pas enceintes?