Un moustique Aedes aegypti. Photo: Wikimedia Commons
Vous planifiez des vacances sous le soleil cet hiver? Un nouveau vaccin contre le chikungunya, le seul approuvé au monde, est désormais disponible au Canada.
Selon un récent rapport publié dans BMJ Global Health, le chikungunya [shi·koun·gou·nya] a touché 18,7 millions de personnes dans 110 pays entre 2011 et 2022 avec un fardeau économique estimé à 2,8 milliards de dollars. Cette maladie virale, transmise par des moustiques, peut entraîner des douleurs articulaires souvent très invalidantes, des douleurs musculaires, des maux de tête accompagnés de fièvre. L’Amérique latine et les Caraïbes sont parmi les régions les plus affectées. Le vaccin est donc un outil préventif intéressant lorsqu’on visite ces régions.
Comment fonctionne le vaccin contre le chikungunya?
Le nouveau vaccin d’une seule dose, Ixchiq, a été approuvé par Santé Canada à l’automne 2024. Il s’agit d’un vaccin vivant atténué, c’est-à-dire qu’il contient des particules virales non pathogènes. Il stimule le système immunitaire pour que celui-ci produise des anticorps contre le virus chikungunya. Le vaccin n’est cependant pas recommandé aux personnes immunosupprimées. « Le vaccin ne peut pas être donné aux patients immunosupprimés, car il y a un risque théorique de réactivation », indique le Dr Alex Carignan, microbiologiste-infectiologue au Centre hospitalier de l’Université de Sherbrooke.
Qu’est-ce que la maladie chikungunya?
La maladie est provoquée par Alphavirus chikungunya, un virus identifié pour la première fois en 1952 en Tanzanie et qui est transmis par des moustiques infectés.
La durée d’incubation du virus, entre le moment où la personne est infectée et l’apparition des symptômes, varie de 3 à 12 jours. Selon l’Organisation mondiale de la santé, les symptômes les plus fréquents sont des maux de tête et « une fièvre d’apparition brutale, souvent accompagnée de douleurs articulaires sévères souvent handicapantes ». Peu de décès sont signalés en lien avec cette maladie.
Si la plupart des gens guérissent d’eux-mêmes, d’autres souffrent de symptômes persistants. Le Dr Alex Carignan explique que « ce qui caractérise le chikungunya est l’inflammation et les douleurs articulaires qui peuvent durer pendant plusieurs mois. »
Le mot chikungunya signifie « se déformer » dans la langue kimakonde, la langue parlée en Tanzanie.
Pas de cas endémiques au Québec
Avec les changements climatiques, l’habitat des moustiques vecteurs de maladies pourrait s’étendre encore plus. Deux moustiques en particulier, Aedes aegypti et Aedes albopictus, sont responsables de la propagation du chikungunya. Ces moustiques peuvent aussi transmettre la dengue, le virus de la fièvre jaune et le virus Zika.
« Le territoire du moustique est en expansion. C’est ce qui a notamment mené à des éclosions de chikungunya dans certains pays d’Europe, même en France. Je crois que l’on n’a pas terminé d’observer des cas au cours des prochaines années », signale le Dr Carignan.
Depuis 2014, l’année où la surveillance du nombre de cas a commencé, le Québec compte plus d’une soixantaine de personnes qui ont contracté la maladie en ayant voyagé dans un pays où le virus était en circulation. Jusqu’à présent, aucune éclosion de la maladie n’a été détectée au Québec.
Quoi faire pour bien se protéger lors d’un voyage à l’étranger?
- Vérifier les vaccins recommandés selon votre destination. Les recommandations varient selon le lieu et la période du voyage. Informez-vous sur les épidémies en cours, car elles surviennent souvent par vagues dans des zones géographiques spécifiques.
- Vous voyagez avec des enfants ou des jeunes? Puisque le vaccin contre le chikungunya n’est pas encore disponible pour les moins de 18 ans, assurez-vous que ceux-ci portent des vêtements à manches longues, surtout en début de soirée, là où les moustiques sont plus actifs.
- Utilisez un chasse-moustique efficace pour éviter les piqûres de moustiques.
- En cas de doute, consultez une clinique voyage.
