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21 juillet 2022
Temps de lecture : 2 minutes

Mpox (variole simienne): un virus difficile à contenir

On voit ici le virus de la variole du singe sous microscope à balayage électronique. Les particules virales sont colorées en orange tandis que les cellules infectées sont en vert. Image: NIAID

L’Organisation mondiale de la santé doit bientôt décider si elle déclare la maladie comme une urgence de santé publique de portée internationale.

Les cas de mpox continuent à grimper : plus de 13 000 ont été signalés à l’échelle mondiale depuis mai 2022. L’Espagne, l’Allemagne, les États-Unis et le Royaume-Uni viennent en tête des pays les plus touchés. Au Canada, 604 cas sont rapportés et de ce nombre, on en compterait 320 au Québec (en date du 20 juillet 2022).

D’après les données recueillies par Global Health, 99% des cas déclarés sont des hommes, dont la moyenne d’âge est de 41 ans. Si cela touche plus particulièrement les hommes gais et bisexuels, la maladie n’est pas considérée comme une infection transmise sexuellement. Elle se transmet lors de contacts rapprochés (sexuels ou non) avec une personne contaminée par le virus. Selon un épidémiologiste américain interrogé par le New York Times, la présente épidémie aurait été introduite par une personne infectée « qui aurait assisté à un rave gai en Europe. Le virus s’est ensuite propagé aux personnes de ce réseau social et sexuel. » Mais elle pourrait ensuite se disséminer à la population en général.

Une maladie au long cours

Comme le mentionne un article de Nature, les scientifiques africains manifestent leur inquiétude face au virus depuis les premières éclosions, survenues dans les années 1970. Mais cette année, les explosions de cas hors du continent africain ont déclenché une réponse mondiale pour s’assurer que la population de certains pays ait accès à des ressources telles que des tests de dépistage, des vaccins et des antiviraux.

Pourquoi le virus s’est-il autant disséminé? Plusieurs facteurs ont favorisé son implantation ailleurs dans le monde. Les épidémies plus fréquentes depuis les dix dernières années dans certains pays africains ont accentué le risque que le virus se propage ailleurs, notamment par les déplacements en avion, souligne la Dre Marina Klein, chercheuse spécialisée en maladies infectieuses au Centre universitaire de santé McGill. « Une fois introduite dans une nouvelle population sans immunité naturelle ou vaccinale et où le nombre de contacts potentiels est élevé, la transmission peut devenir soutenue », indique-t-elle.

D’autre part, les infections autrefois cantonnées dans les régions rurales se sont déplacées vers les centres urbains. Selon une épidémiologiste du Nigéria, citée par Nature, le changement s’est opéré vers 2017 où « le virus se propageait d’une manière inhabituelle : il apparaissait en milieu urbain et les personnes infectées présentaient parfois des lésions génitales, ce qui laissait penser que le virus pouvait se transmettre par contact sexuel. »

Que disent les séquences génétiques du virus de la mpox?

Le virus mpox a-t-il subi des mutations favorisant sa dispersion? Le séquençage génétique du virus permet d’en apprendre davantage sur son évolution. C’est d’ailleurs le point central des travaux d’une équipe scientifique du Portugal, qui a publié ses résultats dans Nature Medicine. Les chercheurs soulignent l’importance de séquencer le plus rapidement possible le génome du virus « afin d’identifier son origine et suivre sa dissémination. Les données génomiques permettent également de connaître la trajectoire évolutive du virus, sa diversité génétique et ses caractéristiques phénotypiques [observables], ce qui sera utile pour orienter le diagnostic, la prophylaxie [les mesures à prendre pour éviter la maladie] et la recherche ».

Selon les analyses des séquences génétiques, le virus actuel tirerait son origine d’une seule souche endémique présente au Nigéria en 2017-2018. Cette souche aurait ensuite subi une évolution accélérée avec une fréquence de mutations de 6 à 12 fois plus rapide que prévu. On compte ainsi 50 mutations entre la souche du Nigéria de 2017-2018 et celle qui est responsable de l’épidémie actuelle. En comparaison, les virus de cette même famille mutent environ une fois par année. Cependant, on ne peut pas conclure que ces combinaisons de mutations ont propulsé la dispersion du virus. Il faudra attendre d’obtenir des données supplémentaires à ce sujet.

Mise à jour de l’article le 29 novembre 2022 pour tenir compte de la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé, qui a renommé variole du singe pour mpox.

Pour en savoir davantage sur les symptômes de la maladie et la transmission du virus, lisez notre article Des cas de variole du singe au Canada, publié en juin.

https://dev.quebecscience.qc.ca/sante/variole-singe-canada/

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