Ensemble, on va plus loin : les arbres soudent leurs racines pour partager leurs ressources. Un réseau découvert et scruté de près par Annie DesRochers.
On ne s’intéresse pas à ce qu’on ne voit pas. Cet adage est on ne peut plus vrai en ce qui a trait aux racines des arbres. Les biologistes ont longtemps ignoré ces appendices souterrains invisibles à l’œil nu. C’est pourtant grâce à eux que les végétaux s’abreuvent et captent des sels minéraux. Des recherches récentes démontrent même que les racines unissent les arbres par l’entremise de greffes physiques et fonctionnelles : des anastomoses.
Ces fusions racinaires indiquent qu’une plantation mature se comporte dans les faits comme un seul organisme vivant, ce qui a des implications majeures en matière de partage des ressources et de signaux de stress. « Les arbres ne sont pas indépendants, mais bien interconnectés. Ce qu’on fait subir à l’un a des effets sur ses voisins, même relativement éloignés », explique Annie DesRochers, professeure à l’Institut de recherche sur les forêts de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.
La chercheuse a reçu en 2022 le prix David J. Gifford de la Société canadienne de biologie végétale pour l’excellence et l’originalité de ses travaux sur le phénomène du réseautage des racines.