Photo: Mark Sherwood, Université du Maryland
Et si on enfouissait du bois dans le sol pour séquestrer du carbone?
Lorsque sa pelle mécanique s’est heurtée à un arbre enfoui deux mètres sous terre, Ghislain Poisson ne se doutait pas qu’il venait de trouver un cèdre rouge vieux de 3775 ans remarquablement bien conservé. Il ignorait aussi que cette trouvaille servirait à démontrer la faisabilité d’une solution originale pour stocker du carbone.
Ghislain Poisson est agronome au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation. En 2013, il collaborait avec des agriculteurs de Saint-Pie, en Montérégie, pour désencombrer un cours d’eau. Des amoncellements de bois causaient alors des embâcles risquant d’aggraver l’érosion des berges, notamment lors des crues printanières.
Mais comment se débarrasser ensuite de ces branches et de ces troncs ? « Un des producteurs, qui avait accumulé un tas assez important, proposait de les brûler, parce qu’il ne pouvait pas les revaloriser autrement », se remémore Ghislain Poisson. Ce dernier s’est alors demandé si le renvoi de tout ce carbone directement dans l’atmosphère était la meilleure solution.
À cette époque, il avait eu vent du wood vaulting (« séquestration de bois »), une technique que le climatologue Ning Zeng étudie au Département des sciences atmosphériques et océaniques de l’Université du Maryland. Le principe : enfouir du bois mort dans le sol pour éviter qu’il se décompose.