En Australie, le site AFTER permet d’étudier la décomposition de cadavres humains en milieu naturel. Photo: Anna Zhu
Contre toute attente, les membres d’un cadavre continuent de bouger pendant des mois après sa mort. Une découverte qui pourrait donner un sérieux coup de pouce aux sciences judiciaires.
Sur une scène de crime, si le corps d’une victime semble avoir bougé après sa mort, les enquêteurs soupçonnent en général une tierce personne (ou un animal) d’être intervenue… Et pourtant, des mouvements à peine perceptibles animent les morts sous l’effet de processus inhérents à la décomposition.
Ce sont les travaux d’Alyson Wilson, publiés en août 2019 dans le journal Forensic Science International : Synergy , qui ont mis en lumière ces curieux mécanismes. « Je m’attendais à certains mouvements au tout début du processus, par exemple lorsque le corps gonfle et qu’on observe une rigidité cadavérique. Étonnamment, les membres ont continué à se déplacer le long du corps pendant toute la durée de mes observations », raconte l’auteure principale et étudiante de premier cycle en sciences médicales à la Central Queensland University en Australie.
Or, ses observations ont duré six mois ! La chercheuse a mené son étude à l’Australian Facility for Taphonomic Experimental Research (AFTER), un lieu où des cadavres de donneurs sont déposés en milieu naturel afin d’étudier la dégradation post mortem.