Guillaume St-Onge
Géologie marine, Institut des sciences de la mer, à l’Université du Québec à Rimouski
Dessiner le grand bleu
Scruter le fond des océans va nous aider à mieux comprendre les changements climatiques et les risques naturels.
Par Joël Leblanc
Dans une grande chambre froide, plusieurs centaines de longs tubes de plastique remplis de boue reposent bien alignés sur des étagères. «C’est notre “carottèque”, explique en souriant Guillaume St-Onge. C’est ici que nous stockons nos carottes, des échantillons de fonds marins que nous prélevons au cours de nos expéditions.» Les sédiments qui se sont déposés le plus récemment se trouvent à l’extrémité supérieure des carottes; et les plus anciens, qui datent parfois de plusieurs millénaires, sont en bas. Des milliers d’années d’information y sont archivées.Guillaume St-Onge pratique la géologie marine à l’Institut des sciences de la mer, à l’Université du Québec à Rimouski. À bord de navires qui sillonnent l’estuaire et le golfe Saint-Laurent ou l’océan Arctique, il étudie le fond de la mer pour en cartographier le relief et en connaître la composition: «Avec le logiciel Google Earth, on peut explorer la planète Mars avec une précision impressionnante. Du coup, la surface de cette planète est mieux connue que le fond du golfe du Saint-Laurent!» Dommage car de très vieux secrets s’y cachent.