Les oiseaux flûtent, gringottent, gazouillent, trompettent, sifflent, turlutent et bien plus! Des scientifiques décortiquent ces mélodies.
Un silence de mort règne avant l’aube au cimetière Mont-Royal. Outre la rumeur de Montréal qui entoure l’oasis urbaine en ce matin de mai, on n’entend pratiquement que le vent qui agite les branches des arbres parfois centenaires. Vers 4 h 20, un ⏯️bruant à gorge blanche lance deux ou trois notes, sans terminer sa chanson : il semble réaliser qu’il est trop tôt.
Puis, lorsqu’un trait bleu clair se dessine sur la montagne, ⏯️un merle d’Amérique , une espèce capable d’émettre une vingtaine de sons, pousse la note. Les bruants à gorge blanche se joignent aussitôt à la partie, avec la vigueur d’un candidat de Star Académie soumis au ballottage. D’autres chants et cris s’ajoutent ensuite, peu à peu, comme si chaque espèce se réveillait à son tour pour former une chorale. Le cimetière grouille de vie !
C’est ce qu’on appelle le « chœur de l’aube ». Personne ne connaît vraiment la raison d’être de cette symphonie dissonante qui vous tire peut-être du sommeil de mauvais poil. Il semble à tout le moins que les oiseaux aux grands yeux ou aux capacités visuelles accrues s’y mettent plus tôt, tout comme les oiseaux qui cherchent la nourriture dans les arbres plutôt qu’au sol.