Dater les fossiles d’homininés est crucial pour savoir où les placer sur l’arbre généalogique de l’humanité . Or la célèbre datation au carbone 14 n’est souvent d’aucune aide en paléoanthropologie, puisqu’elle est inutilisable sur des objets ayant plus de 50 000 ans.
Heureusement, d’autres éléments, comme le potassium 40, qui persistent bien plus longtemps à l’état radioactif (jusqu’à un milliard d’années), permettent de dater non pas les os directement, mais les dépôts de roches dans lesquels ils sont enfouis.
« En Afrique de l’Est, il y a eu beaucoup d’éruptions volcaniques, et l’on trouve à intervalles réguliers, dans les strates géologiques, des couches de cendres riches en potassium, que l’on peut dater », explique Michelle Drapeau qui dirige justement des fouilles en Éthiopie, sur un terrain vieux d’environ 4 millions d’années.
En Afrique du Sud, c’est une autre paire de manches. Là-bas, point de cendres, mais plutôt un réseau complexe de grottes étagées qui se sont successivement effondrées, bouchées et reformées naturellement. Les sédiments y sont donc difficiles à interpréter. « Mais on réussit de mieux en mieux, à dater les galets associés aux fossiles ainsi que les stalactites et les stalagmites », explique le paléoanthropologue français José Braga.