Grâce à des électrodes implantées dans le cerveau de personnes souffrant de douleur chronique (points rouges), une équipe a pu « écouter » les signaux de la douleur dans le cortex cingulaire antérieur (en bleu) et le cortex orbitofrontal (en jaune). Image: Prasad Shirvalkar
La douleur est une expérience intime, unique et difficile à décrire. Comment peut-on l’évaluer au mieux « de l’extérieur » ? Les scientifiques veulent s’appuyer sur des indices infaillibles.
«Sur une échelle de 1 à 10, à quel niveau se situe votre douleur ? » Cette question, beaucoup d’entre nous l’avons déjà entendue, que ce soit lors de la prise en charge d’une blessure, à la suite d’une intervention chirurgicale ou encore pendant un accouchement (ma réponse à ce moment-là ? 11 !).
Simple et rapide à utiliser, ce type d’échelle d’auto-évaluation est l’outil médical le plus couramment employé pour jauger la douleur aiguë. Il en existe plusieurs versions, mais elles ont toutes des limites évidentes. « Il y a des gens qui ne sont pas capables d’exprimer verbalement leur douleur : les très jeunes enfants, par exemple, ou les personnes avec une démence », indique Marie-Hélène Tessier, doctorante en psychologie à l’Université Laval. En découle le risque de ne pas soulager ces malades adéquatement ou de passer à côté du bon diagnostic.
Dans le cadre de sa thèse, la chercheuse s’intéresse à la façon dont la douleur s’affiche sur les visages.