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La voix mystérieuse du chat, que Charles Baudelaire décrit si bien, intrigue les poètes… et les scientifiques. Comment un animal si petit peut-il produire un ronronnement si grave ?
Quand il miaule, on l’entend à peine,
Tant son timbre est tendre et discret ;
Mais que sa voix s’apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde.
Une équipe européenne, menée par un spécialiste de la voix à l’Université de Vienne, Christian Herbst, semble avoir enfin élucidé
la question. Le secret de cette vibration à très basse fréquence tiendrait à la présence, sur les cordes vocales du félin, de petits coussinets de tissu conjonctif. Ces amortisseurs de quatre millimètres de diamètre « changent les propriétés biomécaniques des cordes vocales, ce qui abaisse leur fréquence de vibration », explique le chercheur, dont l’article est publié dans Current Biology .
Pour rappel, les plis vocaux (nom scientifique des cordes vocales) sont constitués d’un muscle et d’un ligament recouverts d’une muqueuse. Au nombre de deux, ils sont tendus comme un V à l’horizontale derrière la pomme d’Adam. « Pendant la respiration, les cordes vocales sont séparées, et pendant la vocalisation, elles sont accolées », précise Christian Herbst.
Quand on parle – ou miaule –, l’air expiré pousse contre ces « portes » fermées et les fait vibrer.