La robe Tarkhan, en lin, date de 3400 à 3100 avant notre ère. Elle a été trouvée dans un cimetière égyptien. Image : Musée Petrie d’archéologie égyptienne/University College de Londres
L’habit ne fait pas le moine, mais il révèle les secrets de nos ancêtres.
Des peaux de bête au chandail bedaine, les vêtements ont toujours occupé une place centrale dans toutes les sociétés, protégeant nos corps glabres du froid, du soleil et de la rudesse de la vie. Loin de n’être que fonctionnelle, la tenue vestimentaire joue mille rôles : parure, symbole d’appartenance, indicateur de statut et de fonction, signe politique ou religieux, accessoire de transgression sociale… De plus, l’histoire de notre garde-robe est étroitement associée aux découvertes (vers à soie, teintures), aux progrès techniques (rouet, métier à tisser) et chimiques (polyester, élasthanne).
Quoi de mieux, donc, que les vieux bas, les fonds de pantalons et les robes démodées pour raconter une époque passée ? Hélas, les vieux vêtements se conservent horriblement mal ! Pour se figurer la mode d’antan, les archéologues doivent généralement se contenter de dessins, de textes ou de témoins indirects, comme les nombreuses aiguilles retrouvées sur des sites préhistoriques. Ou encore de traces de pieds chaussés de mocassins datant de 30 000 ans, découvertes il y a peu dans la grotte de Cussac, en France. En 2021, on a aussi mis au jour dans une grotte marocaine 62 outils en os