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01 mai 2020
Temps de lecture : 4 minutes

La fois où j’ai démissionné d’une revue exploitant les chercheurs

Photo: Jean-François Hamelin

Devant le coût démesuré des abonnements aux revues savantes, des chercheurs et des bibliothèques universitaires prennent des moyens draconiens. Entrevue avec le professeur Vincent Larivière.

Le 10 janvier 2019, un évènement rare ébranle le monde des revues savantes : toute l’équipe éditoriale du Journal of Informetrics (JOI), la plus importante publication dans le domaine de la bibliométrie, démissionne en bloc et fonde, le même jour, une revue concurrente, Quantitative Science Studies (QSS).

Ce geste de révolte est un rebondissement marquant dans la guerre d’usure qui oppose depuis 20 ans l’industrie de l’édition scientifique aux chercheurs et aux universités. Les grands éditeurs récoltent des milliards de dollars en revenus annuels : ils exigent des chercheurs qu’ils écrivent et révisent bénévolement les articles et réclament des frais exorbitants aux bibliothèques universitaires pour s’abonner aux périodiques. Malgré ces règles inéquitables, de nombreux scientifiques acceptent encore de jouer le jeu, car leur carrière se fonde en partie sur leur capacité à publier des articles dans ces mêmes périodiques. De leur côté, les bibliothèques, dont celles de l’Université de Montréal (UdeM), affûtent leurs techniques de négociation afin de faire plier les éditeurs.

Vincent Larivière , professeur à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de l’UdeM, est l’un des acteurs majeurs de la fronde de 2019. Alors que QSS vient de faire paraître son premier numéro

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