Illustration: Robert Carter
Plus de 30 000 ans après son extinction, la population dénisovienne survit en nous. Ces êtres humains préhistoriques ont changé la vision de notre propre évolution.
Une phalange d’annulaire, une de gros orteil, un fragment de crâne, quelques dents, une demi-mâchoire inférieure ainsi qu’un morceau de côte. Ces fossiles, qui tiendraient dans une petite boîte à chaussures, sont les seuls os reconnus d’une lignée humaine aujourd’hui disparue : la lignée dénisovienne. De cette population « fantôme », on sait encore peu de choses, que ce soit sur son apparence, son mode de vie, sa culture et même sa disparition. On sait toutefois que ces intrigants humains ont côtoyé les Néandertaliens, nos « cousins » préhistoriques, ainsi que nos ancêtres Homo sapiens , se reproduisant même avec eux ! Et ce, jusqu’à seulement 30 000 ans avant notre ère ! Si bien que des populations actuelles portent dans leur ADN des gènes d’origine dénisovienne. C’est dire si nos histoires sont entremêlées !
Ce mélange rebat les cartes de l’histoire de l’humanité. Et les paléoanthropologues multiplient les analyses moléculaires et, surtout, les efforts pour dénicher des fossiles plus complets, afin d’établir un meilleur portrait de la famille dénisovienne.
Leur quête a débuté à la fin des années 2000 dans la grotte de Denisova, au cœur des montagnes de l’Altaï, en Sibérie.