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Sortie toute dorée du four, la grosse volaille est bien appétissante. Mais… elle est peut-être farcie d’antibiotiques!
La porte du hangar glisse et 500 têtes déplumées se tournent du même coup vers nous. «J’aime les dindes, car elles sont curieuses», dit l’éleveur en repoussant doucement du pied quelques aventureuses tentées par une escapade. Les volailles ne sont toutefois pas à plaindre: à l’autre extrémité du bâtiment, une large porte s’ouvre sur une parcelle d’herbe verte. «Elles sortent chaque jour, mais aujourd’hui c’est pluvieux, elles sont moins enthousiastes», commente Jean Martin en couvant ses protégées du regard.
À la ferme familiale Aux volailles d’Angèle de Saint-Esprit, dans la région de Lanaudière, poulets de grain, canards et dindes sont traités aux petits oignons. «Les dindes sont élevées pendant 17 semaines», précise l’éleveur. Celles qui caquètent à nos pieds seront abattues début décembre, puis vendues entières pour Noël dans la boutique où Angèle Grégoire, copropriétaire des lieux, transforme aussi la viande en tourtières, brochettes et autres mets gourmands.
«À terme, les dindes pèseront entre 6 kg et 8,5 kg. Elles sont nourries d’une moulée à base de céréales qui leur fournit peu d’énergie. Leur viande sera donc beaucoup moins grasse que celle des élevages industriels», poursuit notre guide.
Cette ferme privilégiée est en effet bien loin des usines qui engraissent le plus vite possible des milliers de bêtes.